Ðåôåðàòû - Àôîðèçìû - Ñëîâàðè
Ðóññêèå, áåëîðóññêèå è àíãëèéñêèå ñî÷èíåíèÿ
Ðóññêèå è áåëîðóññêèå èçëîæåíèÿ
 

Les fetes en France

Ðàáîòà èç ðàçäåëà: «Èíîñòðàííûå ÿçûêè»

ÌÎÑÊÎÂÑÊÈÉ ÏÅÄÀÃÎÃÈ×ÅÑÊÈÉ ÃÎÑÓÄÀÐÑÒÂÅÍÍÛÉ ÓÍÈÂÅÐÑÈÒÅÒ



                             Les fétes en France



                                                     Äîêëàä ïî ñòðàíîâåäåíèþ
                                      Ñòóäåíòêè ðîìàíî-ãåðìàíñêîãî îòäåëåíèÿ
                                                   Ñòàðûãèíîé Ìàðèè, ãð. 305



                              Ìîñêâà, 2003 ãîä



                                    Noël
Noël

    Le mot Noël a une origine mystérieuse : peut  être  vient-il  du  latin
natalis dies, «jour de naissance»; il  peut  aussi  venir  de  novella,  qui
désigne, au Moyen Age, un cri de joie pour annoncer la naissance d’un  homme
important, ou  de  deux  mots  gaulois,  noio  (nouveau)  et  hel  (soleil),
rappelant qu’autrefois, la nouvelle année commençait  au  solstice  d’hiver,
qui avait une grande importance aux yeux des Celtes.  C’était  en  outre  le
moment de l’année où le monde des vivants et celui des morts  communiquaient
entre eux.
    La fête de la Nativité du Christ  fut  instituée  par  l’Eglise  au  IV
siècle pour rivaliser et remplacer une fête  païenne  célébrant  à  la  même
date le dieu solaire Mithra.  Pour  imposer  Noël,  les  Pères  de  l’Eglise
furent amenés à reconnaître le 25 décembre – parmi d’autres dates,  le  1-er
ou le 6 janvier, le 25 mars ou  encore  le  20  mai  –  comme  celle  de  la
Nativité, parce que dans la Bible il n’est pas  précisé  à  quel  moment  de
l’année est né Jésus.
    Noël est aussi la fête de la sainte Famille de Joseph, Marie et  Jésus,
mais aussi de toutes les familles, fête de la vie qui vient de  Dieu  et  le
rejoint.

La tradition de la crèche

    Au moment de Noël, dans chaque église et dans chaque famille  qui  fête
la naissance de Jésus, une crèche (qui  fait  partie  des  décorations)  est
installée. La crèche, c’est à la fois la grotte et la  mangeoire  où  naquit
Jésus.  Pour  célébrer  l’anniversaire  de  la  naissance  du   Christ,   on
représente une scène avec l’étable où se tiennent  la  Vierge  Marie,  Saint
Joseph et le petit Jésus, puis l’âne et le b?uf ; la crèche est faite.
    La première crèche est celle de Bethléem. Au Moyen Age on multiplie  la
construction des crèches  dans  l’églises.  Les  chrétiens  viennent  adorer
l’enfant Jésus, représenté par une statue en bois. En 1223,  à  Greccio,  en
Italie, François d’Assise installe le soir de Noël une mangeoire  emplie  de
paille et y amène un âne et un b?uf.  Cette  première  crèche  vivante  sera
imitée dans toute la chrétienté.

L’arbre de Noël

    Les Romains, encore eux, ornaient déjà leurs  maisons  de  branches  de
laurier, qui symbolisaient la vie et l’immortalité, à l’occasion de  grandes
fêtes en honneur de Saturne, le dieu des semailles et de  l’agriculture  (du
17 au 24 décembre).
    Les  premières  descriptions   de   l’arbre   de   Noël   d’aujourd’hui
apparaissent en Alsace dans le courant du XV siècle.  On  dressait  un  beau
sapin sur la place de l’hôtel de ville. La veille de Noël,  des  spectacles,
représentants la grande histoire de Dieu, de la Création  du  monde,  de  la
naissance de Jésus, se déroulaient devant les églises :  on  dansait  autour
de l’arbre de Paradis, représenté par un sapin décoré de  pommes.  A  partir
de l’Alsace, la coutume du sapin s’est  répandue  ensuite  rapidement  grâce
aux commerçants qui allaient de ville en ville.
    Sous la surveillance d’un garde, on coupait le sapin dans la  forêt.  A
l’origine, le sapin était suspendu au  plafond,  mais  ensuite,  on  a  pris
l’habitude de placer le sapin dans un bac remplit  de  sable.  Les  premiers
sapin étaient décorés avec des fruits, puis on y a ajouté des  bonbons,  des
gâteaux, des guirlandes et des boules. Autrefois,  selon  la  tradition,  on
mettait douze bougies dans le sapin. Elles représentaient les douze mois  de
l’année. On saupoudrait le sapin de farine pour imiter la neige.
    Aussi il faut noter, que le premier arbre de Noël officiel n’est apparu
à Paris qu’en 1837. Il a été dressé aux  Tuileries  par  la  belle-fille  de
Louis-Philippe, la princesse Hélène de  Mecklembourg.  Après  la  guerre  de
1870, la coutume s’est répandue dans la bourgeoisie française.

La veillée de Noël

    Autrefois toute la famille,  parents,  grands-parents  et  enfants,  se
réunissaient devant la cheminée. C’était la  veillée  de Noël.  Les  enfants
chantaient des refrains de Noël et écoutaient des  histoires  racontées  par
les grands-parents, tandis qu’une bûche brûlait dans  la  cheminée.  De  nos
jours la bûche de Noël est devenue une pâtisserie traditionnelle,  succulent
gâteau roulé, glacé de crème au café ou au chocolat et  décoré  de  feuilles
de houx et de roses en sucre. Autrefois s’était un très gros  tronc  d’arbre
que l’on brûlait dans la cheminée. La bûche était choisie dans un bois  très
dur pour qu’elle brûle longtemps. La bûche était décorée  de  feuillage  (le
houx, le gui, le lierre, le  romarin),  avant  d’être  transportée  vers  la
maison. La bûche posée dans la cheminée était  alors  allumée  par  le  plus
jeune et le plus âgé de la famille. Le  chef  de  la  famille  bénissait  la
bûche avec de l’huile ou de l’eau-de-vie.

La messe de nuit

    La naissance de Jésus est célébrée dans les églises lors de la messe de
minuit, où on écoute les cantiques, la musique des orgues  et  les  prières.
Messe est une «eucharistie», ce mot signifie action de grâce, dire merci.  A
la messe, l’Eglise remercie Dieu pour le don merveilleux qu’il nous a  fait,
en nous envoyant son Fils Jésus sur  la  terre,  pour  notre  salut.  Chaque
messe est un grand mystère auquel adhèrent les fidèles  en  proclamant  leur
foi. Après la messe on rentre chez soi pour faire le réveillon.

La table de Noël

    Autrefois, la table de Noël était recouverte de trois  nappes  blanches
de taille différentes pour symboliser  Jésus,  Marie  et  Joseph.  La  table
était et doit être une fête pour les yeux. En France, qu’on soit croyant  ou
non, traditionnellement, le  24  décembre  au  soir,  on  prépare  un  repas
spécial, selon ses moyens et son goût.
    Ce grand repas solennel, réveillon, commence après la messe  de  minuit
pour les catholiques ; et avant pour les autres, suivant les traditions.  En
France chaque  famille  essaie  de  mettre  sur  table  les  plats  de  Noël
traditionnels. Le repas est constitué d’huîtres, fois gras,  saumon,  boudin
blanc, dinde farcie et bûche de Noël. Les plats sont accompagnés de bon  vin
et de champagne. Certaines familles consomment la dinde  au  déjeune  du  25
décembre.



L’ambiance de Noël

    Les villes et les villages de France prennent un air de fête  plusieurs
jours avant Noël. On décore la façade des mairies avec des  guirlandes.  Sur
les grandes places, on  dresse  un  immense  sapin  naturel  qu’on  installe
souvent  avec  une  grue.  Dans  les  rues  principales,  les  arbres   sont
recouverts d’un habit de lumière.  Grâce  aux  millions  de  petites  lampes
électriques, les longues  nuits  d’hiver  passent  moins  tristes.  Dans  de
nombreuses villes se déroulent les marchés de Noël. On peut y  acheter  tout
ce qu’il faut pour décorer la maison et le sapin. La  visite  du  marché  de
Noël est une vraie fête.  On  peut  déguster  de  délicieuses  sucreries  et
pâtisseries. Une troupe de Pères Noël annonce par les  fanfares  l’ouverture
du marché. Les grands magasins font de très belles vitrines. Les enfants  se
font photographier en compagnie du Père Noël.

Le Père Noël

    Le père Noël est sans doute le premier personnage  de  la  fête.  C’est
lui, qui symboliquement, annonce la fête, c’est lui qui  crée  son  ambiance
joyeuse, c’est lui qui distribue les cadeaux aux enfants.  Le  24  décembre,
les rues de toutes les villes de  France  sont  envahies  par  les  enfants,
souvent accompagnés  de  leurs  grands-parents.  Pendant  ce  temps-là,  les
parents décorent le sapin caché jusqu’à ce  jour  dans  un  grenier  ou  une
cave. Avec le sapin viendra le Père Noël avec ses  mystères,  ses  miracles,
ses cadeaux.
    Le Père Noël ne connaît pas de frontières. En Angleterre il est  Father
Christmas,  Santa  Claus  aux   Etats-Unis,   Babbo   Natalle   en   Italie,
Weihnachtsmann en Allemagne, Jul Tomte en Suède et Äåä Ìîðîç en Russie.
    Le père Noël aurait pour ancêtre Saint Nicolas. Au XVII siècle,  chassé
des églises et des  écoles  par  le  protestantisme,  Saint  Nicolas  trouva
refuge en Hollande. Lorsque  les  Hollandais  s’installent  aux  Etats-Unis,
Sinter Klass qui est le  nom  hollandais  de  Saint  Nicolas,  devint  Santa
Claus. Sous l’influence des  Américains,  ce  personnage  se  transforma.  A
l’origine, il n’avait pas vraiment grand-chose  à  voir  avec  Noël  et  les
cadeaux. Mais  petit  à  petit,  il  prit  l’apparence  d’un  gros  bonhomme
joufflu, vêtu de rouge, avec une longue barbe blanche, portant une hotte  au
dos, volant dans les airs à la tête d’un traîneau tiré par des rennes.
    En 1904, déjà fort populaire, le Père Noël  fait  une  entrée  dans  la
nouveau «Larousse illustré» avec cette  légende : «Père  Noël  –  personnage
céleste qui, dans les croyances enfantines, est  chargé  de  distribuer  des
jouets et friandises  aux  enfants  sages  pendant  la  nuit  de  Noël».  Le
bonhomme est affublé d’une longue barbe blanche et d’un manteau à  capuchon,
couvert de neige. Il porte au dos une hotte à cadeaux.
    On dit, selon une autre version, que le Père Noël serait originaire  de
la Laponie, une région située au nord de la Norvège, de la Suède  et  de  la
Finlande. C’est celui qui est le plus connu, à  qui  les  enfants  du  monde
entier écrivent des lettres avec leurs v?ux de cadeaux. Et  c’est  vrai,  le
Père Noël du Grand Nord reçoit 500 000 lettres par an.
    Noël est une fête de famille. C’est aussi une fête  de  l’enfance.  Les
petits enfants croient sincèrement que le Père Noël passe  pendant  la  nuit
par  la  cheminée  et  dépose  les  jouets   que   les   enfants   (sages !)
découvriront, au matin du 25 décembre, à coté de leurs chaussures,  au  pied
du sapin de Noël. Et la famille,  joyeuse,  se  réunit  encore  autour  d’un
repas pour prolonger la merveilleuse fête de Noël.


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                                Jour de l’An
Jour de l’An

    Symbolisée par un cercle (le temps) ou une roue (les cycles),  l’année,
qui représente «la mesure d’un processus cyclique complet», est  «un  modèle
réduit de cycle cosmique». Quel que soit le  calendrier,  le  passage  d’une
année à l’autre a toujours revêtu une grande importance et s’est  accompagné
de rites propitiatoires et conjuratoires. Le nouvel an est en outre le  jour
férié le plus ancien.
    Lorsque le christianisme s’imposa, l’Eglise interdit aux  chrétiens  de
fêter la nouvelle année, tenue pour  païenne  et  impie,  et,  pour  les  en
détourner, instaura la fête de la Circoncision du Christ (6 janvier).
    Les efforts de l’Eglise contre cette fête païenne semblent avoir  porté
leurs fruits : il fut une époque où le nouvel an  n’était  plus  célébré  et
même lorsqu’il l’était, c’était à des dates différentes, non seulement  dans
les pays d’Europe mais même dans les provinces françaises. En 1564, un  édit
de Charles IX fixa le début de l’année au 1-er janvier. Cette date  s’impose
lentement dans toute l’Europe. Les Anglais ne l’adoptent qu’en 1752.

    On célèbre le Jour de l’An en  échangeant  des  v?ux,  en  offrant  des
cadeaux, en distribuant des étrennes. On place ainsi  l’année  qui  commence
sous le signe de la joie et de la générosité. Si le 31 décembre à minuit  on
n’a pas embrassé, sous le gui sa famille et ses amis  on  fait  des  visites
pour leur présenter ses v?ux.  Aux  autres,  on  écrit  des  cartes  ou  des
lettres. On offre des fleurs, des chocolats, du  champagne  à  ses  proches,
des étrennes aux enfants, aux employés de maison et aux  personnes  dont  on
attend régulièrement quelques services. On a jusqu’au 15 janvier pour  fêter
le Nouvel An et exprimer ses v?ux.

Carte de v?ux

    De la manière la plus officielle, on présente ses v?ux sur une carte de
visite.
Une coutume  plus  intime  permet  d’utiliser  des  cartes  illustrées.  Aux
personnes les plus proches ou les plus susceptibles, on adresse une  lettre.
On a tout le mois de janvier  pour  exprimer  ses  v?ux,  il  est  cependant
incorrect de le faire trop tard. Mieux vaut avoir envoyé toutes  ses  cartes
le 15 janvier. Un fait intéressant : la première carte pour  cette  occasion
a été imprimée en 1843 ; elle a été dessinée par un  Anglais,  John  Calcott
Horsley.

Etrennes

    Le mot «étrenne» vient du latin  strena,  qui  désigne  un  don  ou  un
présent de bon augure.
    Les étrennes s’offrent pour le 1-er janvier :
    - aux enfants d’abord, le plus souvent sous la forme d’une petite  somme
      d’argent, jouets et cadeaux ayant déjà  été distribués à Noël ;
    -  à la famille et à quelques amis à qui l’on présente ses v?ux avec des
      fleurs, des confiseries ou du champagne ;
    - aux employés de maison que  l’on  gratifie  d’un  treizième  moins  de
      salaire ;
    - aux gardiens d’immeuble à qui l’on remet, sous enveloppe  fermée,  une
      somme approximativement égale au dixième du loyer  payé  mensuellement
      ou de la valeur locative, pour les copropriétaires ;
    - aux employés des Postes dont on évalue la gratification au  volume  du
      courrier quotidiennement distribué et au calendrier présenté ;
    - aux éboueurs enfin, en fonction des services rendus (mais cela  n’est,
      en aucune manière, une obligation).

Visite de Jour de l’An

    On n’effectue presque plus ce genre de visite sauf en  province  où  la
tradition en demeure. Elle se pratique dès la fin du  mois  de  décembre  et
dans tout le courant du mois de janvier. Il convient encore de la faire  aux
membres de sa famille ou à  ses  amis  plus  âgés,  ainsi  qu’aux  personnes
envers qui on a des obligations et auxquelles on doit  présenter  ses  v?ux.
Elle dure de quinze à vingt minutes, plus longtemps si on  le  désire,  mais
pas moins.

Le gui porte-bonheur

    Le gui est une plante parasite qui  peut  vivre  quarante  ans  sur  un
arbre. En hiver,  il  reste  vert,  alors  que  l’arbre  semble  mort,  sans
feuilles. Pour les Gaulois, le gui du chêne était sacré. Au sixième jour  de
la  Lune  qui  succède  au  solstice  d’hiver,  c’est-à-dire  autour  du  31
décembre, ils organisaient une grande fête du gui. Les druides le  coupaient
avec une serpe d’or en prononçant  une  formule  incantatoire : «O  ghel  an
heu !», que le blé lève ! Ils espéraient  ainsi  rendre  la  terre  féconde.
Cette  expression  s’est  transformée  au  cours  des  ages   pour   devenir
aujourd’hui «Au gui l’an neuf !». Embrasser  une  personne  de  sexe  opposé
sous le gui porte chance à l’un et à l’autre pour toute l’année à venir.

Croyances populaires

    Comme ce que l’on fait au moment où les douzes coups de l’année sonnent
se  répétera  tout  au  long  de  l’année,  naguère  peu  de  personnes   se
couchaient. Si, à chaque coup de minuit on avale  douze  grains  de  raisin,
sans s’étrangler, les souhaits formulés ont toutes chances de  se  réaliser.
Mais l’avenir s’assombrit pour celui qui n’est pas parvenu  à  absorber  les
grains ou qui les a recrachés.
    Il est bon de casser le verre dans lequel  on  a  bu  du  champagne  au
moment du changement d’année : «On dit ainsi que l’on rompt  avec  l’ancien,
que l’on est ouvert à  la  nouveauté,  à  la  régénération».  On  recommande
parfois d’ouvrir la porte quelques minutes avant  minuit  pour  permettre  à
l’esprit de l’année passée de partir et de ne pas  dire  de  mal  des  douze
mois écoulés avant le  changement  d’année.  En  règle  générale,  pour  que
l’année soit bonne, la première personne que l’on voit  doit  être  de  sexe
différent. Il faut toujours porter le 1-er janvier un vêtement  neuf  ou  du
moins un nouvel accessoire.
    Il faut savoir que ce que vous faites un 1-er janvier, en  bien  ou  en
mal, vous marquera pour toute  l’année.  Si  l’on  est  actif  ou  de  bonne
humeur, on le restera mais si l’on pleure ce jour-là, on le  fera  également
jusqu’au nouvel an suivant.
    Se lever de bon matin ce jour attire la prospérité ; casser un verre au
réveil, sans le vouloir, ou renverser sa boisson sur la nappe  au  cours  du
repas, promet également une bonne année.
    Balayer le jour de l’an porte malheur car cela équivaut à  «balayer  sa
chance». Il ne faut rien  jeter,  même  de  l’eau  sale.  Faire  la  lessive
entraîne la mort d’un membre de la famille avant la fin de l’année ou  celle
de la personne à qui appartiennent les vêtements.
    Une tradition générale veut que les douze  premiers  jours  de  l’année
indiquent le temps qu’il fera  chaque  mois  (si  le  2  janvier  est  beau,
février sera beau, si le 3 est pluvieux, mars sera pluvieux, etc.).



Epiphanie

    L’Epiphanie, du mot grec epiphaneia, « apparition »,  qui  célébrait  à
l’origine la Nativité, honorait au XV  siècle  le  souvenir  du  baptême  du
Christ mais aussi son premier miracle (eau  changée  en  vin  aux  noces  de
Cana), et enfin l’adoration des Mages. C’est  cette  dernière  commémoration
qui perdure aujourd’hui.
    L’Epiphanie fut longtemps fêtée le 6 janvier et tombait au lendemain de
la période passant pour  magique  des  douze  jours  après  Noël.  Elle  fut
considérée longtemps comme la date du solstice d’hiver  et  donnait  lieu  à
d’importantes célébrations religieuses. La  fête  des  rois  correspond  par
ailleurs au début du carnaval.
    La tradition de la fève  des  rois  pourrait  etre  d’origine  païenne.
Certains y voient  une  transposition  des  Saturnales  romaines,  fêtes  en
l’honneur  de  Saturne  qui  donnaient  lieu  ç  des  réjouissances  et  des
banquets, au cours desquels on tirait au sort un roi avec de vraies  fèves :
tous, maîtres et esclaves, riches et pauvres, devaient lui obéir.
    Malgré les efforts de l’Eglise pour faire disparaître  toute  trace  de
paganisme, la coutume des rois subsista chez les chrétiens.
    Selon la tradition, c’est le plus  jeune  garçon  de  l’assistance  qui
monte sur la table, ou plus généralement se cache dessous. Le  « président »
des convives (presque toujours la personne la plus âgée) coupe  chaque  part
du gâteau ou galette et demande à l’enfant de  désigner  celui  à  qui  elle
doit revenir. La première  tranche,  qui  est  « pour  le  bon  Dieu »,  est
toujours mise de coté pour etre donnée au pauvre  qui  se  présenterait.  On
prétendait que ne pas donner l’aumône aux pauvres qui mendiaient le soir  ou
le lendemain des rois portait préjudice aux récoltes.
    Heureux celui qui obtient la fève. Dès le XIII siècle  au  moins,  elle
avait la réputation de porter bonheur et d’attirer les  faveurs  du  roi  ou
des dignitaires de la  Cour.  La  conserver  dans  sa  poche  protège  toute
l’année.
    Les enfants qui ne participaient pas au tirage des Rois étaient menacés
d’etre tourmentés et jetés  à  terre  par  le  diable.  Dans  de  nombreuses
régions, un morceau du gâteau des Rois protégeait du tonnerre.
    L’Epiphanie est une date propice à de nombreuses  pratiques  magiques :
une jeune fille qui veut voir son futur mari en rêve doit,  à  minuit  pile,
mettre sous son traversin un miroir sur lequel elle a  placé,  en  forme  de
croix, une paire de bas de soie noire, et un papier comportant  le  jour  et
l’heure de sa naissance (à écrire  avec  une  plume  attachée  au  quatrième
doigt de la main gauche). Elle se déshabille alors,  pose  un  pied  sur  le
bord du lit, lequel doit etre en bois, et dit :
    Je inets le pieds sur l’anti-bois ;
    Je me couche au nom des trois Rois,
    Je prie Gaspard, Melchior et Balthazar
    De me faire voir
    En mon dormant
    Le mari que je dois avoir
    En mon vivant.
    Si elle a pris le soin de se coucher sur le coté gauche,  elle  reverra
de celui qui lui est destiné.
    Dans toute l’Europe, les morts reviennent sur terre pendant la nuit des
Rois, et c’est pour éloigner les  fantômes  qu’on  recommande  de  faire  du
vacarme la veille de l’Epiphanie.
Chandeleur

    La fête  de  la  Présentation  de  Jésus-Christ  au  Temple  et  de  la
Purification de la Vierge Marie a  pris  le  nom  de  Chandeleur  (du  latin
candelarum, de festa candelarum ou « fête des chandelles ») car ce  jour-là,
durant l’office, les fidèles tiennent des cierges  à  la  main.  Ce  rite  a
remplacé une coutume païenne : au mois de février, à  l’occasion  des  fêtes
annuelles en l’honneur des  morts.  Ce  jour  était  aux  yeux  des  Romains
impropre au mariage. On retrouve cet élément dans les croyances modernes  au
sujet de la Chandeleur.
    Les cierges bénis à la Chandeleur, autrefois précieusement conservés ou
accrochés derrière  la  porte  de  la  maison,  étaient  pour  leurs  vertus
protectrices (contre les maladies ou les douleurs, la tempête, l’orage,  les
mauvais esprits, les sorcières, etc.). Une fois qu’on avait  fait  bénir  le
sien à la messe, on l’allumait et on le  rapportait  chez  soi,  en  prenant
garde à ce qu’il ne s’éteignit  pas :  c’était  un  heureux  présage,  alors
qu’en cas inverse la personne qui le tenait mourait dans l’année.
    La Chandeleur est en outre caractérisée par le rite des crêpes. Il y  a
une hypothèse que la Chandeleur est marqué par la nouvelle lune :  c’est  la
nuit noire, le ciel reste obscur. Temps d’angoisse donc, qu’il  convient  de
tromper par le rire magique, mais aussi par des rites,  comme  celui  de  la
crêpe que l’on fait sauter dans la pole ou place  au-dessus  d’une  armoire,
et dont on peut se demander si  elle  n’est  pas  un  substitut  de  l’astre
nocturne.
    Etant consacrée à la Vierge, la fête de la Chandeleur est  censée  etre
propice à l’amour : elle favorise les opérations destinées à  rêver  de  son
futur époux. En Franche-Comté par exemple, les  jeunes  gens  faisaient  une
neuvaine à la chapelle de Marie : tous les jours  jusqu’à  la  veille  du  2
février, ils assistaient à la première messe et à la prière du  soir,  puis,
dans leurs chambres, dressaient une table avec deux couverts, sans  couteaux
toutefois, avec le linge le plus  blanc,  le  plus  fin  et  la  plus  belle
vaisselle. Deux morceaux  de  pain  bénit  étaient  placés  près  de  chaque
assiette, un peu de vin versé dans chaque verre, et deux brins d’un  arbuste
au feuillage vert et deux branches de buis bénit disposés en croix  ornaient
le milieu de la table. Alors on ouvrait la porte au large  pour  le  convive
attendu, puis on s’asseyait à table en adressant une  prière  à  la  Sainte-
Vierge. Après avoir mangé un morceau du pain bénit et bu le  vin  versé.  On
se couchait. La jeune fille devait rêver de celui qui lui était  destiné  et
le jeune homme de sa future compagne. Celles qui  voyaient  des  processions
de  nonnes  entraient  au  couvent ;  celles  qui  devaient  mourir   jeunes
assistaient à leur propre enterrement.
    Si le soleil brille le 2 février, il se cachera encore longtemps  après
cette date et l’hiver se  prolongera  six  semaines  ou  quarante  jours.  A
l’inverse, la pluie de la Chandeleur marque la fin de  la  mauvaise  saison,
d’où le dicton :
    Si à la Chandeleur le temps est sec et beau,
    La moitié de l’hiver est encore sur l’eau ;
    Si à la Chandeleur le temps est arrosé,
    A la Noël, l’hiver est presque passé.
    S’il pleut ce jour-là, on promet également beaucoup d’?ufs, de lait, de
cire et de miel.
 Mardis Gras

    Le carnaval, qui débute à l’Epiphanie et s’achève au  carême,  est  une
période réservée aux divertissements et pendant laquelle la consommation  de
viande est permise. Dans le folklore, il s’identifie généralement au  mardis
gras, appelé fréquemment « jours du carnaval », car ce  sont  les  dernières
réjouissances et festivités avant le jeûne.
    Les  défilés  de  personnes  déguisées  ou  masquées  caractérisent  le
carnaval. Ces mascarades ne sont pas sans rappeler  celles  des  Anciens,  à
l’occasion de certaines fêtes. Dans quelques régions,  on  déconseillait  de
porter un masque pendant le carnaval parce que le diable  a  souvent  enlevé
des jeunes gens qui s’étaient déguisés.  Autrefois,  les  jeunes  gens  n’en
portaient pas moins « des masques grotesques figurant souvent des  têtes  de
mort. C’est que les morts avaient été  associés  aux  veillées  durant  tout
l’hiver.  Des  morts  dont  on  se  sentait  solidaires   et   qu’on   avait
apprivoisés. Telle est l’origine du  carnaval :  son  roi  est  le  bonhomme
Hiver que l’on brûlera en ce jour de la fin de l’hiver.  Commence  alors  un
temps de purification et de préparation au printemps : le carême ».
    Outre les déguisements et les processions, le carnaval est un  jour  de
liesse : le rire est non seulement autorisé mais largement conseillé car  il
a une fonction  d’exorcisme  (il  conjure  démons,  sorciers  et  fantômes).
Ainsi, le carnaval apparaît-il comme symbole de la régénération  de  l’homme
et de la nature, du triomphe sur la mort et les maladies,  à  la  veille  du
renouveau printanier.
    Le jet des confettis (qui se sont substitués aux  ?ufs  crus)  lors  du
carnaval de Nice avait l’origine valeur de purification. Danser le  jour  du
mardis gras assure la prospérité du chanvre, des raves et des navets.
    La tradition consistant à manger des crêpes à mardis gras, ou à un jour
gras (dimanche, lundi, mardis gras), qui, pour certains, est une  survivance
des festins que l’on faisait autrefois (c’est-à-dire à l’époque où la  jeûne
du carême était respecté), porte bonheur et attire l’argent.
    Les os restant du repas de la fête du mardis gras avaient  (le  pouvoir
d’empêcher les  renards  de  dévorer  les  poules.  Il  suffisait  de  faire
plusieurs fois le tour du  poulailler  avec  ses  os  et  de  les  semer  au
troisième ou  quatrième  tour.  Pour  l’efficacité  de  l’opération,  il  ne
fallait être vu de personne. On aura de nombreux ?ufs si, le mardi gras,  on
donne à manger aux poules dans  un  cercle  (de  tonneau  par  exemple).  La
semaine précédant mardi gras, faire la lessive entraine une mort.
Pâques

    Pâques, qui commémore la résurrection du Christ, est la  fête  la  plus
ancienne et la plus importante chez  les  chrétiens.  Le  concile  de  Nicée
(325) l’a fixée au premier dimanche suivant la pleine lune après  l’équinoxe
du printemps (21 mars). Le rite pascal  a  des  antécédents  païens :  c’est
Eastre, la déesse du printemps  et  de  la  Renaissance  de  la  nature  des
Saxons, qui a donné le mot Easter (Pâques en anglais).  Cette  déesse,  dont
la fête coïncidait avec l’époque de la célébration des  Pâques  chrétiennes,
avait le lièvre pour attribut, d’où la tradition du lièvre ou  du  lapin  de
Pâques qui apporte aux enfants  les  ?ufs.  Sous  l’impulsion  des  premiers
missionnaires qui tentaient de convertir les Germains installés au  nord  de
Rome, Pâques, au IIe siècle, prit la place de la fête d’Eastre.
    Les  feux  de  Pâques,  allumés  dans  certains  régions   montagneuses
d’Allemagne,  autour  desquels  on  se  rassemblait  pour  chanter,  peuvent
également passer pour une survivance de rituels  païens  saluant  l’équinoxe
du printemps et honorant le soleil : « Les feux  de  Pâques  symbolisent  le
triomphe  de  la  lumière  sur  les  ténèbres.  Les  anciens  Germains   les
allumaient en l’honneur de Thor, qui leur ramenait le printemps ; quand  ils
étaient  éteints,  leurs  prêtres  en  recueillaient  les  cendres  et   les
répandaient sur les champs afin de les rendre fertiles ».
    Ce jour saint donne lieu à des prodiges : selon une tradition commune à
la plupart des pays d’Europe, le Soleil, à son lever, danse,fait des  bonds,
pour saluer la résurrection du Christ.
    Les  ?ufs  de  Pâques,  distribués  traditionnellement   aux   enfants,
passaient, aux yeux de ces  derniers,  pour  avoir  été  rapportés  par  les
cloches le samedi saint, de Rome où  ils  avaient  reçu  la  bénédiction  du
pape. On les faisait d’ailleurs souvent bénir par le curé, à l’issue  de  la
messe. Le fait que Pâques soit la fête des ?ufs doit sans doute son  origine
au  carême,  période  pendant  laquelle  l’Eglise,  dès   le   Ive   siècle,
interdisait de manger des  ?ufs,  ce  qui  était  autrefois  scrupuleusement
observé. Comme on ne pouvait empêcher les poules de pondre, on  se  trouvait
avec une abondance d’?ufs à Pâques et il fallait les cuire pour ne  pas  les
perdre.
    La distribution des ?ufs aux enfants est toutefois relativement récente
en France : pour certains, la coutume serait née en Alsace vers  la  fin  du
XVe siècle d’où elle se serait  répandue  dans  toute  l’Europe.  Depuis  un
siècle environ les ?ufs en chocolat sont apparus.
    L’?uf, d’où est né le monde, selon de nombreuses civilisations, est  un
symbole  de  renaissance  périodique  de  la  nature,  ou   en   résumé   de
résurrection. De plus, selon la légende, Simon de Cyrène qui avait  aidé  le
Christ à porter sa croix sur  le  chemin  du  Calvaire,  était  un  marchand
d’?ufs. Le fait de teindre les ?ufs (ou de les peindre) ne répondait  pas  à
un seul souci esthétique en s’appuyant sur le fait que la couleur rouge,  en
général utilisée jadis pour  les  ?ufs  de  Pâques,  était  apotropaïque  en
Europe (à l’image du bleu en Orient). Les  ?ufs  de  couleur  rouge  étaient
considérés également comme un hommage au sang versé par le Christ.
    Manger ces ?ufs le jour de Pâques, ce qu’on était supposé  faire  avant
toute nourriture, passait pour sanctifier le corps : ils devaient donner  la
santé et promettaient  une  année  heureuse.  Offrir  des  ?ufs  de  Pâques,
surtout ceux de couleur rouge, et notamment aux enfants leur porte bonheur.
    Boire à Pâques un seau d’eau bénite du jeudi saint mettait à l’abri des
morsures de serpent. Selon une croyance du Moyen Age, jeûner au  pain  et  à
l’eau préservait de  la  fièvre  et  des  maux  de  dents.  Le  jour  de  la
Résurrection est bénéfique pour une naissance. Dans  de  nombreuses  régions
de l’Europe, porter un vêtement neuf le dimanche de Pâques porte  chance  et
met à l’abri pour  un  an  des  fientes  d’oiseaux.  Pour  comprendre  cette
superstition, il faut se rappeler qu’autrefois, pendant le carême, on ne  se
lavait pas mais on s’aspergeait de cendres en signe de pénitence. A  Pâques,
on pouvait enfin  changer  ses  vêtements.  A  cette  occasion,  arborer  de
nouveaux effets symbolisait la joie  de  la  Résurrection  et  associait  au
renouveau.
1er mai. Fête de travail

     Le mois de mais, dont le nom proviendrait de Maïa, déesse de la  Terre
et de la Fécondité représente le printemps par excellence et  le  renouveau.
Le premier jour de mai, les jeunes Romains plantait des arbres  verts  ornés
de fleurs en l’honneur de cette  déesse  pour  qu’elle  garantit  une  bonne
moisson. Plus tard dans  certaines  régions  françaises  (Yonne,  Cote-d’Or,
Morvan, Nièvre, Creuse, Sologne, Touraine), on attribuait au petit arbre  ou
à la branche plantée dans le fumier  dans  la  nuit  du  1er  mai  la  vertu
d’éloigner les serpents des maisons.
    En Provence,  des  petites  filles  habillées  de  blanc,  portant  une
couronne et des guirlandes de roses ; étaient installées ce jour là sur  une
estrade élevée dans la rue. En Flandre française, on sonnait les  cloches  à
partir de minuit le dernier jour d’avril pour éloigner les sorciers.
    Le mois de mais, qui apparaît comme la fête de l’amour, n’est toutefois
favorable pour se marier, cette croyance existait au temps  des  Romains  et
sans  doute  également  chez  les  Gallo-Romains.  Cet  interdit  se  trouva
d’ailleurs en quelque  sorte  justifiée  lorsque  au  18e  siècle,  l’Eglise
décréta que lai serait le mois de la Vierge. En Franche-Comté,  en  Provence
et en Languedoc, on l’explique par le fait que c’est le  mois  où  les  ânes
sont amoureux. Cette superstition  était  très  forte  dans  le  sud  de  la
France. 50% environ de  la  population,  60  à  70%  pour  le  Vaucluse,  la
respectaient.
    Au début du 19e siècle, les grands pays occidentaux, comme  la  France,
l’Angleterre, les  pays  germaniques  ou  flamands,  mais  aussi  les  touts
nouveaux Etats-Unis d’Amérique, s’industrialisent très  vite.  On  construit
de gigantesques usines.
    Les conditions de travails  des  ouvriers  sont  déplorables :  hommes,
femmes et même enfants travaillent douze à  quinze  heures  par  jour,  sept
jours sur sept, durant toute  l’année.  Les  vacances  n’existent  pas,  les
jours fériés sont très peu nombreux, limités aux grandes fêtes religieuses.
    En 1841, bonne nouvelle : les enfants de moins de 13 ans n'ont plus  le
droit de  travailler.  Avant,  cette  interdiction  ne  concernait  que  les
enfants de moins de 8 ans. A peine sortis du berceau,  les  enfants  étaient
jetés dans le monde  du  travail,  au  mépris  de  leur  santé  et  de  leur
éducation. Il est vrai que l’école n’était pas encore obligatoire.
    Autre petite révolution : en 1864, la grève n’est plus considérée comme
un délit. Mais elle reste sévèrement réglementée.
    En 1886, les organisations ouvrières choisissent ce jour pour organiser
une grève. Elles réclament huit heures de travaille par jour,  pas  plus.  A
Chicago, cette grève se termine dans un bain de sang, qui provoque  la  mort
de trois ouvriers. Le lendemain, une bombe explose et  tue  deux  policiers.
Un terrible massacre s’ensuit.
    Trois ans plus tard, en  1889,  le  Congrès  international,  socialiste
choisit le 1er mai comme journée internationale  de  revendication.  Depuis,
ce jour est marqué par des grèves et des manifestations, parfois  sévèrement
réprimées. Le symbole arboré par les ouvriers qui  manifestent  en  défilant
est un triangle rouge. Il symbolise la séparation de  la  journée  en  trois
parties égales : travail, sommeil, loisir.
    C’est seulement depuis 1906 que le dimanche, on se  repose.  Avant,  on
travaillait 7 jours sur 7, plus de 8 heures par jour, et même le 1er mai.
    En 1941, en France, le maréchal Philippe Pétain est au pouvoir. Le  1er
mai correspond à la Saint-Philippe (aujourd’hui, cette  fête  a  lieu  le  3
mai). Le  Maréchal  saute  sur  l’occasion  et  transforme  le  sens  de  la
journée : le 1er mai n’est plus l’occasion de revendications  sociales  mais
un jour qui exalte la valeur du travail. Il  faut  attendre  la  fin  de  la
Seconde Guerre mondiale pour que les choses changent. En 1947,  le  1er  mai
devient une fête légale, chomée et payée.
    Fête du travail ou pas, le 1er mai est surtout connu pour  son  maguet.
On raconte que le roi Charles IX offrit, le 1er mai 1561, quelques brins  de
muguet aux dames de la cour. Depuis le 18e siècle, la coutume  veut  que  le
1er mai on offre à celles et ceux que l’on aime  un  brin  de  muguet  comme
porte-bonheur. Après la Seconde Guerre mondiale, à l’initiation  de  journal
communiste L’Humanité , les militants travailleurs se  mirent  à  vendre  au
bord des routes des brins de muguet. Aujourd’hui, un décret  autorise  toute
personne à vendre du muguet sur la voie publique mais seulement le 1er mai.
    Aujourd’hui,  ce  jour  est  célébré   dans   la   plupart   des   pays
industrialisés, sauf aux Etats-Unis, ou la fête du travail est  célébrée  le
premier lundi de septembre. Ce qui permet  aux  travailleurs  de  bénéficier
tous les ans d’un long week-end de repos.
Le 8 mai. Fête de la victoire

    Le 8 mai 1945, l’Europe n’est plus qu’un vaste champ de  ruines.  Adolf
Hitler, le chef du parti nazi, à la tête de l’Allemagne,  s’est  suicidé  le
30  avril.  La  reddition  est  proche.  Le  7  mai,  le  général  américain
Eisenhower reçoit la capitulation du général allemand Jodl,  dans  un  lycée
de Reims. Le lendemain, les armes se taisent, et la victoire des Alliés  sur
le régime nazi est signé dans un bunker  de  Berlin  en  ruine.  La  Seconde
Guerre mondiale  est  terminée  en  Europe.  Elle  se  solde  par  un  bilan
terrifiant : 55 millions de morts, 38 millions de blessés. Depuis  1953,  en
France, on commémore le 8 mai et la fin du régime nazi.
    Cette journée, comme le 11 novembre, est marquée par un dépôt de gerbes
devant les monuments aux morts de toutes les communes du pays.
L’Ascension

    L’Ascension, parfois  appelée  « petites  Pâques »,  célèbre,  quarante
jours après Pâques, la dernière apparition du Christ à ses  disciples,  puis
sa montée miraculeux au ciel, auprès de son Père (en latin,  ascendere  veut
dire monter). Ce jour saint peut donner lieu à des prodiges :  certains  ont
vu, dit-on, des processions dans le  ciel  et  entendu  les  anges  chanter,
d’autres ont aperçu  la  forme  d’un  mouton  dans  les  nuages  (rappel  de
l’agneau de Dieu). Ce jour-là, on doit s’abstenir  de  travailler  car  cela
porte malheur et favorise les accidents (Outre-Manche) ou attire la  foudre,
si on veut conserver une bonne santé, il  ne  faut  pas  manger  de  légumes
(Ardennes), ni de groseilles car ce fruit abrite le diable.
    Le nombre 40 n’est pas le  fruit  du  hasard.  Dans  la  Bible,  on  le
rencontre souvent (dans deux évangiles, ceux de Marc (16, 19)  et  Luc  (24,
50-53) et dans les Actes des Apôtres (1, 9-11)). Il symbolise  l’attente  et
l’épreuve. 40, c’est le nombre de jours que  Noé  devra  attendre  dans  son
arche, avec tous les animaux du monde, avant  de  trouver  une  terre  ferme
pour accoster. 40, c’est le nombre des années que le peuple des Hébreux,  en
route vers la Terre promise, passe dans le désert du  Sinaï.  40,  c’est  le
nombre des années du règne  de  David,  mille  ans  avant  la  naissance  du
Christ. 40, c’est encore le nombre de  jours  et  de  nuits  qu’il  faut  au
prophète Elie pour traverser le désert vers la montagne de Dieu.  40,  c’est
le nombre de jours que Jésus passe au désert à jeûner.
    Pour l’ensemble des Français,  l’Ascension  ne  donne  pas  lieu  à  de
grandes  manifestations.  Elle  est  cependant  appréciée  puisqu’elle   est
fériée, toujours un jeudi, et souvent assortie d’un pont.
La Pentecôte

    Dix jours après l’Ascension a lieu la grande fête  de  Pentecôte,  soit
cinquante jours après Pâques. D’ailleurs, le mot Pentecôte vient du grec  et
signifie  « cinquante  jours ».  Le  jour  de   Pentecôte,   les   chrétiens
commémorent un événement survenu chez les disciples. Cinquante  jours  après
la résurrection de Jésus, les disciples se réunissent dans  une  salle  pour
prier.  Soudain, un grand vent se lève,  balaie  tout  sur  son  passage  et
force les portes et les fenêtres closes.  Terrifiés,  les  disciples  voient
tomber sur chacun d’eux des langues de feu. Ils sortent alors dans les  rues
de Jérusalem, et se rendent compte qu’ils savent  parler  une  multitude  de
langues.  Ils  annoncent  à  tous  que  le  Christ  est  ressuscité,  et  de
nombreuses personnes se convertissent.
    On disait que la fête de la Pentecôte donnait de grandes vertus à l’eau
bénite ce jour-là qui était répandue  aux  quatre  coins  des  maisons  pour
éloigner la foudre. Le beurre  baratté  à  la  Pentecôte,  qui  se  conserve
presque une année, passait pour avoir des propriétés curatives.
    En Bretagne on dit que cette époque qu’on appelle  « semaine  blanche »
(la semaine qui commence à la Pentecôte et qui finit à  la  Trinité)  a  une
grande influence sur la nature. Aussi on dit qu’il faut laisser la terre  se
reposer et s’abstenir de coudre et de voyager.
    Si le vent souffle la veille de la fête,  il  soufflera  dans  la  même
direction pendant six semaines, s’il pleut le samedi de la  Pentecôte,  cela
continuera pendant sept semaines. On  dit  aussi :  Pentecôte  humide,  Noël
splendide.
Le 14 juillet

    En France, le 14 juillet commémore la prise de  la  Bastille,  qui  eut
lieu le 14 juillet 1789. Cet événement historique  marque  le  début  de  la
Révolution française. La Bastille, située à l’est de Paris,  fut  construite
sous Charles  V.  On  y  enfermait  les  personnes  qui  s’opposaient  à  la
politique du roi. La  prise  et  la  destruction  de  la  Bastille  par  les
révolutionnaires sont le symbole de la liberté.
    En avril 1792, un officier français  en  poste  à  Strasbourg,  Claude-
Joseph Rouget de Liste,  compose  un  « Chant  de  guerre  pour  l’armée  du
Rhin ». Quelques mois plus  tard,  des  Révolutionnaires  de  Marseille  qui
participent à l’insurrection du Palais des Tuileries,  à  Paris,  reprennent
ce chant. Le succès est tel  que  la  « Marseillaise »  est  déclarée  chant
national le 14 juillet 1795. Elle  accompagne  aujourd’hui  la  plupart  des
manifestations officielles.
    Le 14 juillet 1790, on rappela cet événement en organisant une  immense
« Fête de la Fédération ».  en  1880,  le  président  de  la  République  le
déclare fête nationale. C’est la fin de la Première Guerre mondiale  que  le
14 juillet devient une fête patriotique et militaire.
    Les défilés militaire sont  l’occasion  pour  un  pays  de  montrer  sa
puissance militaire. Il est loin, le temps  où  l’on  faisait  la  guerre  à
cheval.  Aujourd’hui,  on  regarde,  fasciné  par  d’impressionnantes  armes
sophistiquées, comme les engins nucléaires, ces missiles électroniques,  qui
descendent sous bonne escorte l’avenue des Champs-Elysées.
    Bien plus gai que les chars et les cannons, le feu d’artifice  illumine
la nuit d’été. Les feux  du  14  juillet  sont  célèbres.  Cette  technique,
appelée aussi pyrotechnie, remonte au 16e siècle.
L’Assomption

    Le nom de cette fête provient du verbe latin  adsumere  qui  veut  dire
« tirer en soi ». Les chrétiens rappellent en ce jour que la  Vierge  Marie,
la mère de Jésus le Christ, a terminé sa  vie  terrestre  et  que  Dieu  l’a
élevée auprès de lui dans le ciel ?
    Cette fête connut très  tôt  un  immense  succès.  Dès  le  IV  e,  les
chrétiens organisaient de grandes processions en l’honneur  de  la  Mère  de
Dieu. En France, cette tradition date de 1638. Cette année-là, le roi  Louis
XIII fit le v?u de consacrer
    Le royaume à la Vierge Marie pour la remercier de lui  avoir  donné  un
enfant, alors que, marié depuis 23 ans à Anne d’Autriche, il n’avait pas  pu
avoir jusqu’alors de descendant. L’enfant n’était autre que le  futur   Roi-
Soleil, Lois XIV. Le roi ordonna que l’on organisât  obligatoirement, le  15
août, de solennelles processions à travers tout le pays.  Aujourd’hui,  dans
les monastères et dans les grands lieux de pèlerinage dédiés à Marie,  comme
Lourdes, on organise encore des processions ce jour-là.
    Dans certaines régions montagneuses, le  15  août,  on  transporte  des
statues de la Vierge à travers les alpages pour les déposer dans une  petite
chapelle, souvent située  au  sommet  d’une  colline.  Cette  tradition  est
fréquemment liée à la transhumance.
    Et c’est le 15 août, au bord de la mer, notamment en Bretagne, que  les
bateaux de pêche mais aussi de plaisance sont bénis par un prêtre.
La Toussaint

    La Toussaint (fixée au 1er novembre vers l’an 800) qui  fête  tous  les
saints, est pratiquement confondue avec le  jour  des  Morts  (2  novembre),
consacré aux défunts.
    A l’origine, la Toussaint n’était pas célébrée  en  novembre,  mais  en
plein mois de juin. Au début du VII e  siècle,  le  pape  Boniface  IV  fixe
cette fête au 13 mai. En  875,  changement  de  saison : « Ce  sera  le  1er
novembre. » décrète solennellement le pape Grégoire IV.
    Pour les chrétiens, la Toussaint est la  fête  de  tous  ceux  qui  ont
témoigné de L’Evangile jusqu’à la mort. Au début,  elle  concernait  surtout
les martyrs. Puis quand les chrétiens ne furent plus persécutés,  on  honora
la mémoire des personnes qui avaient mené une vie  exemplaire.  Aujourd’hui,
l’Eglise a déclaré martyres et saintes plus de 40 000 personnes.
    Mais la Toussaint, c’est aussi la fête de tous  ceux  qui  sont  restés
inconnus ainsi que la fête  des  chrétiens  vivants,  considérés  comme  des
« saints » en devenir.
    En France, si la Toussaint est un jour férié, ce n’est pas en raison de
son contenu religieux. En effet, ce  jour  a  été  choisi  en  1886  par  la
République pour rendre un vibrant hommage aux morts pour la partie.
    En 998, saint Odilon, l’abbé de Cluny, la plus grande abbaye  de  toute
la chrétienté, établit au 2 novembre une messe solennelle  « pour  tous  les
morts qui dorment en France ». Le jour des morts connaît un immense  succès.
Après avoir fêté tous les saints la veille, on fête tous  les  morts.  Le  2
novembre, la foule envahit les cimetières. Les familles se  recueillent  sur
les tombes d’un parent proche et y déposent des bouquets de chrysanthèmes.



                                 Vocabulaire
- solstice (m) – époque de l’année  où  le  Soleil  atteint  sa  plus  forte
déclination boréale ou australe, et qui  correspond  à  une  durée  du  jour
maximale, ou minimale ;
   - rivaliser – chercher à égaler ou à surpasser qqn ;
   -  chrétienté  (f)  –  ensemble  des  pays  ou  des  peuples  chrétiens ;
communauté universelle des chrétiens ;
   -  laurier  (m)  –  arbuste  de  la  région  méditerranéenne,  à   fleurs
blanchâtres discrètes, dont  les  feuilles  persistantes  et  coriaces  sont
utilisées comme condiment ;
   - semailles (f, pl)  –  ensemble  de  travaux  agricoles  comprenant  les
semis ;
   - bougie (f) – pièce d’allumage électrique d’un moteur à explosion ;
   - saupoudrer – poudrer de farine, de sucre, de sel ;
   - veillée (f) – temps qui s’écoule  depuis  le  repas  du  soir  jusqu’au
coucher ;
   - succulent – qui a une saveur délicieuse ;
   - houx (m) – petit arbre des sous-bois, à feuilles  luisantes,  épineuses
et persistantes, à baies rouges et dont l’écorce sert à fabriquer la glu ;
   - lierre (m) – plante ligneuse  grimpante,  à  feuilles  persistantes,  à
baies noires toxiques, qui se fixe au  murs,  aux  arbres  par  des  racines
crampons ;
   - romarin (m) – arbuste aromatique du littoral méditerranéen, à  feuilles
persistantes et à fleurs bleus ;
   - cantique (m) – chant d’action de grâces ; chant religieux en langue
vulgaire ;
   - orgue (f, pl) – instrument de musique à un  ou  plusieurs  claviers,  à
vent et à tuyaux ;
   - eucharistie (f) – communion au pain et au vin consacrés ;
   - adhérer – s’affilier à qch ;
   - saumon (m) – poisson voisin  de  la  truite,  à  chaire  estimée  d’une
couleur rose-orangé, faisant l’objet d’un important élevage piscicole ;
   - consommer – manger ;
   - grue (f) – appareil de levage formé d’un bras orientable (flèche) monté
sur un support de hauteur variable ;
   - ambiance (f) – atmosphère, climat d’un lieu ; gaieté ;
   - joufflu – qui a de grosses joues ;
   - hotte (f) – grand panier  que  l’on  porte  sur  le  dos  à  l’aide  de
bretelles et qui sert à transporter divers produits ;
   - traîneau (m) – véhicule muni de patins et que l’on fait glisser sur  la
glace, la neige ;
   - friandise (f) – préparation sucrée ou salée de petite  dimension,  d’un
goût délicat ;
   - affubler – vêtir d’une manière bizarre, ridicule ;
   - propitiatoire – qui a pour but de rendre propice ;
   - conjuratoire – qui est destiné à conjurer le mauvais sort ;
   - impie- qui méprise la religion ; athée, incroyant ;
   - susceptible – qui se vexe, s’offense aisément ;
   - augure (m) – présage, signe qui semble annoncer l’avenir ;
   - confiserie (f)  –  ensemble  des  produits  que  fabrique  et  vend  le
confiseur ; sucreries ;
   - éboueur (m) – personne chargée du ramassage des ordures ménagères ;
   - incantatoire – propre à l’incantation ; qui constitue  une  incantation
(formule magique) ;
   - fécond – qui produit beaucoup ;
   - s’étrangler – avaler de travers ; s’étouffer.
Littérature :
     1. I.F. Michin :  « Noel en France », « NVI-Thésaurus »,  Moscou, 2003
     2. Eloise Mozzani : « Le livre des superstitions. Mythes, croyances et
        légendes », « Editions Robert Laffont », Paris, 1995
     3. Anne et Sylvain Gasser, Christophe Merlin : « Le  grand  livre  des
        fetes », « Bayard Jeunesse », Paris, 2002
     4. Alain Montandon :  « Dictionnaire raisonné de la  politesse  et  du
        savoir-vivre », « Editions du Seuil », Paris, 1995
     5. « Le petit Larousse illustré », « Larousse », Paris, 2001


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